La Flûte enchantée, de Wolfgang Amadeus Mozart

Singspiel en 2 actes

Librettiste : Emanuel Schikaneder

Compositeur : Wolfgang Amadeus Mozart

Composition : 1791

Création : Vienne, le 30 septembre 1791

Tout a été déjà imaginé autour de La Flûte Enchantée, sans doute l’opéra le plus populaire de Mozart. Son univers fantastique, féerique et spirituel, son aspect de conte à la fois léger et sombre se prêtent en effet à toutes les interprétations possibles.

Parce que les personnages sont de grandes figures mythiques, que leurs enjeux correspondent à une quête qui les rendra plus forts, qu’ils possèdent tous des super pouvoirs, qu’ils sont engagés dans un conflit où s’affrontent forces féminines et masculines à la recherche d’équilibre, de paix et d’amour, le prisme choisi pour cette nouvelle production du LabOpéra Hauts-de-Seine se tourne de manière inédite vers une référence incontournable de la pop culture : l’univers des super-héros.

Dans une ville imaginaire qui pourrait faire penser à Gotham City, les pouvoirs s’affrontent pour mener un jeune prince à se découvrir dans toute sa dimension héroïque à travers des épreuves initiatiques. Aidé par l’amour d’une jeune femme que l’on pourrait qualifier de déesse, il parviendra à trouver le super-héros qui est en lui et acquérir la force morale et la sagesse dans le couple qu’il forme avec sa bien-aimée.

À travers l’affrontement entre la société secrète de Sarastro (dont les sages disciples sont traités comme des parias mis au banc de la société pour cause de pouvoirs jugés dangereux) et celle de la Reine de la Nuit et de ses Amazones dont les trois Dames sont les héroïques représentantes, nous créerons un univers fantastique proche de la bande-dessinée, et plus précisément des DC comics…

Inspirés, mais non copiés, par des personnages tels que Superman, Wonder Woman, Batman, Dick Tracy ou les X-Men, les héros de notre Flûte enchantée s’inscriront dans une mythologie inventée, faite de sauveurs aux pouvoirs supérieurs qui régulent le chaos de l’univers…

N’est-ce pas ce que l’on attend de super-héros ?

Note d’intention de Ned Grujic

Synopsis

Acte I

Égaré en terre inconnue et attaqué par un serpent, le prince Tamino s’évanouit. Trois Dames surgissent pour terrasser le monstre puis courent prévenir leur Reine, qui peut seule décider du sort de l’étranger. Lorsqu’il revient à lui, Tamino se trouve face à Papageno, un oiseleur qui se vante d’avoir abattu le monstre. À leur retour, les trois Dames punissent ce mensonge avant de remettre à Tamino, de la part de leur Reine, le portrait de sa fille. Si celle-ci plaît au prince, un brillant avenir l’attend. Tamino tombe instantanément amoureux et la Reine de la Nuit apparaît en personne pour lui promettre la main de sa fille s’il parvient à la tirer des griffes du perfide Sarastro. Les trois Dames préparent le prince à sa mission : il partira muni d’une flûte magique, escorté de Papageno et guidé par trois Génies.

La princesse Pamina est en effet détenue dans le royaume de Sarastro, sous la garde du cruel Monostatos. Papageno s’introduit auprès d’elle et l’invite à rejoindre le prince amoureux. Elle n’hésite pas longtemps et le rassure : lui aussi connaîtra l’amour. De son côté, grâce aux trois Génies, Tamino parvient devant le Temple de la Sagesse. Or, Sarastro s’en trouve être le souverain. Le prince ne sait plus que penser : Sarastro est-il un tyran ou un bienfaiteur ?

De leur côté, Papageno et Pamina sont surpris dans leur fuite par Monostatos. Lorsque Sarastro apparaît, Pamina avoue s’être sauvée. Le monarque lui pardonne mais refuse de la rendre à sa mère. Tamino arrive à cet instant ; les deux jeunes gens se reconnaissent et tombent dans les bras l’un de l’autre. Sarastro punit Monostatos et ordonne la série d’épreuves qui attend Tamino pour mériter la main de Pamina.

Acte II

Sarastro annonce aux prêtres d’Isis et d’Osiris que Pamina et Tamino sont promis l’un à l’autre, à condition que celui-ci se montre digne de la Vérité, dans une quête où il sera accompagné par Papageno. Les prêtres le guideront avec bienveillance. La première épreuve consiste à résister par le silence aux ruses des femmes : les trois Dames sont vaincues, même si l’oiseleur a du mal à se taire.

De son côté, Pamina endure les avances de Monostatos. Sa mère intervient, non pour la délivrer mais pour la charger d’une mission cruelle : elle doit tuer Sarastro et lui dérober le Soleil. Pamina s’en trouve incapable, Sarastro n’est-il pas le Prêtre de la Sagesse ? Une autre épreuve attend la jeune fille : le silence de Tamino, qui la désespère. Sarastro les invite à se séparer.

Quant à Papageno, il rêve de trouver une femme quand une petite vieille lui apparaît. La solitude lui pèse tant qu’il accepte sa main. Elle se transforme en séduisante Papagena, mais s’évapore aussitôt. Plus tard, la petite vieille revient tester sa sincérité, et tandis qu’il fait semblant de lui jurer fidélité, elle se transforme définitivement en une ravissante oiseleuse.

Les trois Garçons sauvent Pamina du suicide en l’assurant de l’amour de Tamino. Ils la conduisent au seuil de l’ultime épreuve où celui-ci s’apprête à affronter les Eléments. Tous deux méritent d’être initiés et s’élancent dans le Temple au son de la flûte.

La Reine de la Nuit essaie de récupérer sa fille, assistée de Monostatos et des trois Dames. Sarastro déjoue leur tentative et la Sagesse triomphe définitivement.

DISTRIBUTION

Direction artistique et musicale : Laurent BRACK
Mise en scène : Ned GRUJIC
Assistante mise en scène : Laura DUPONT, Lola JUBAULT

Cheffe de chœur : Léa RULH
Cheffe de chant : Nathalie DANG
Pianistes accompagnateur.rice : Jewel NG, Pierre-Jean SÉBIROT

Tamino – ténor : Léo MUSCAT
Pamina – soprano : Marine SYLF
La Reine de la Nuit – soprano colorature : Zoé GOSSET
Sarastro – basse : Pierre-Michel DUDAN
Papageno – baryton : Marco TARRIER
Papagena – soprano : Magali LÉGER
1ère Dame
– soprano : Ombeline SÉGOT
2ème Dame – soprano : Mathilde PAJOT
3ème Dame
– mezzo-soprano : Lou THOMAS
Monostatos – ténor : Nicolas RETHER
1er Prêtre / 2ème soldat – basse :
2ème Prêtre / 1er soldat – ténor : Mali ZIVKOVIC
3ème Prêtre – rôle parlé :
Les trois Génies – :
L’orateur – :

Manipulateurs :

Chœur et Orchestre : Sein’Opéra

Directrice de production : Mariène GIACOMOTTO
Assistante de production : Madeleine PAUX
Stagiaire de production : Paul BACHSCHMIDT, Aliénor SIMONET

Création et régie lumières : Alexandre DELABIE

Son : Fabien AUMENIER

Avec la participation de l’équipe technique de CourbevoiEvent.

Régisseuse : Lolita DE OLIVEIRA
Stagiaires régie : équipe formée par la Mission Locale Rives-de-Seine

Décors : élèves des Lycée de Prony (Asnières-sur-Seine) et Lycée Louis Girard (Malakoff)

Costumes : élèves du Lycée Polyvalent Jules Verne (Sartrouville), jeunes de l’Atelier couture formé par la Mission Locale Rives-de-Seine et le Pôle Solidarité du 92

Maquillage : élèves du Lycée Vassily Kandinsky (Neuilly-sur-Seine) et étudiants de l’IFPM — Institut de Formation et Perfectionnement aux Métiers (Nanterre)

Coiffure : étudiants de l’IFPM — Institut de Formation et Perfectionnement aux Métiers (Nanterre)

Accueil et promotion : élèves des Lycée Paul Painlevé (Courbevoie) et Lycée de Prony (Asnières-sur-Seine)

Wolfgang Amadeus Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart est né le 27 janvier 1756 à Salzbourg, en Autriche.

Son père, Léopold Mozart, est violoniste à la cour de l’archevêque de Salzbourg. Le jeune Mozart montre très tôt les signes d’un génie musical précoce. À six ans, il a déjà composé un menuet, qui sera vite suivi de trois autres ainsi que d’un mouvement de sonate. Il joue du clavecin puis du violon, sous la direction de son père. Toute la jeunesse du prodige se ponctue alors d’enseignements musicaux et de voyages.

En 1763, ils entament une tournée dans les principales villes allemandes, puis à Paris et à Londres. Alors qu’il est en Angleterre, Mozart découvre la musique de Karl Friedrich Abel et de Johann Christian Bach.

En 1769, alors qu’il rentre tout juste d’Italie et qu’il est à peine âgé de 13 ans, le jeune compositeur se voit offrir son premier poste de maître de concert (« Konzertmeister ») à la cour de Salzbourg. Le Prince-Archevêque de Salzbourg se montre clément envers la famille Mozart, ce qui permet à Wolfgang de voyager fréquemment pendant plus de deux ans dans les grandes villes italiennes avec son père. De retour dans sa ville natale, il devient une figure marquante de la vie musicale, en particulier avec sa musique de chambre et symphonique.

Cependant, le nouveau Prince-Archevêque Colloredo supporte moins que son prédécesseur les voyages incessants et l’audace du jeune Wolfgang. En 1777, n’obtenant pas de poste à la cour de Vienne, Mozart part avec sa mère, faisant le voyage le plus important de sa carrière. Après Munich vient Mannheim, qui possède l’un des meilleurs orchestres européens, où Mozart apprend véritablement l’orchestration. En février 1778, il se rend à Paris où le style musical français a une profonde influence sur lui.

Son retour à Salzbourg est assez mouvementé : à cette époque, il obtient la commande d’un opéra, Idomeneo Re di Creta, créé à Munich, le 29 janvier 1781. Il y démontre sa parfaite maîtrise du répertoire de l’opera seria italien. Cependant, ses relations avec l’archevêque se détériorent de plus en plus et il quitte définitivement son service, en mai 1781.

Commence alors une existence précaire pour Mozart, qui doit donner des leçons pour vivre à Vienne. En 1782, il propose à Joseph II, archiduc d’Autriche, de composer un opéra chanté entièrement en langue allemande : L’Enlèvement au sérail. De 1782 à 1784, il compose neuf concertos pour piano. En 1786, un nouvel opéra lui est commandé : les fameuses Noces de Figaro qu’il compose sur un livret de Lorenzo DaPonte. Son succès conduit à une nouvelle commande, et une nouvelle collaboration avec Da Ponte qui voit le jour l’année suivante : Don Giovanni. Le compositeur endetté emprunte de l’argent à la confrérie des francs-maçons dont il fait partie depuis quelques années.

L’année 1788 est une année exceptionnelle : Mozart compose ses trois dernières symphonies, la Symphonie n° 39 en mi bémol majeur, la Symphonie n° 40 en sol mineur, et la Symphonie n° 41 en ut majeur, dite « Jupiter ».

À partir de 1789 lui parviennent successivement plusieurs commandes d’opéras dont Così fan tutte (qui sera la dernière collaboration avec Da Ponte) et La Flûte enchantée en 1791. Mozart reçoit également la commande mystérieuse d’un Requiem de la part d’un commanditaire anonyme. Son état de santé se dégrade et il ne peut terminer son Requiem, qui sera plus tard achevé par son élève Franz Xaver Süssmayr. Après deux mois de déclin, Mozart meurt le 5 décembre 1791. Les raisons de sa mort restent inconnues.

Avec Mozart s’endort le style classique, qu’il a poussé à son paroxysme en portant la symphonie et le concerto à leur point de perfection tout en les dotant d’une forme de tendresse nouvelle, qui présage déjà l’arrivée des romantiques…

Emanuel Schikaneder

Emanuel Schikaneder, de son vrai nom Johann Joseph Schikaneder, est un acteur, chanteur, metteur en scène, poète et directeur de théâtre né à Straubing le 1er septembre 1751 et mort à Vienne le 21 septembre 1812.
En 1773, il entre dans une troupe de théâtre ambulant, dont il devient ensuite le metteur en scène. Cela le conduit en 1780 à Salzbourg, où il fait la connaissance de Wolfgang Amadeus Mozart.

À Vienne, il dirige le Kärntnertortheater à partir de 1785 et joue également au Burgtheater. Le 30 septembre 1791 a lieu la première de son plus grand succès, La Flûte enchantée, dont il écrivit le livret pour Mozart. Il participe également à la première en jouant le rôle de Papageno.

Malgré des succès (inauguration du Theater an der Wien, 1801), il connaît des revers de fortune importants, est victime d’une maladie mentale, et meurt dans le dénuement.

Il a écrit 55 pièces de théâtre et 44 livrets d’opéra. Il a collaboré avec Sonnleithner au livret du Fidelio de Beethoven.